Me voila prête pour mon 2ème « 24 heures » enfin, je le crois... mais je préfère le dire très vite...

Steph, me rejoint à la maison, et nous filons sur Crest. Une fois sur place, nous nous installons, récupérons nos dossards, et nous joignons au groupe de circadiens.

Coté féminine, pas de chance, je suis la seule. Le label départemental de la course n’a pas suffit a faire venir quelques féminines, qui s’attendaient certainement à venir "rouler" sur un 24h00 avec au moins un label national.

Coté hommes, il y a René, notre gagnant de l’année dernière qui a fait 188kms, Steph, qui cette fois et bien de terminer a finir celui-ci. Il y a aussi Philippe Herbert : que dire de cet homme ? Ol aligne les 100 kms, comme certains, les 10, mais avec des références en temps et des podiums. Simplement Monstrueux. Je suis en admiration. Je viens d’apprendre, qu’il y a aussi un participant de la « NO FINISH LINE » de Monaco : 8 jours de course ! Pas de commentaire... c’est dire, comme je me sens petite (je vous dispense de commentaire, car j’en entends qui ricanent déjà...)

Séries de photos avant le départ, et c’est parti : LES DEUX PIEDS EN CIRCADIE POUR 24H00

Les 6 premières heures :

Faciles petites mises en jambes... prises des repères, vitesses, alimentation, boissons... Je dois dire que j’ai de la chance, car moi j’ai pu avoir une "assistance". En effet, j’avais mon entraineur sur place, mon papa et ma maman d’adoption et Mathieu qui me préparait mes boissons, etc. Ça aide !

Moi, plongée dans ma course, enfermée dans ma bulle, je roule. Seule compagnie, mon portable, ou les textos fusent, pour m’encourager. Quelques copains viendrons tourner avec moi, willy, ma petite Robotte, mon Khanardo, qui ne fera pas le 24h00, car il sera avec les kikous pour l’A.G. et la Sainté, Gérard, Vincent.

+6 Heures, un pied en enfer

A partir de minuit, la solitude s’installe. Toujours pas de soucis, du moins c’est ce que je pensais, car vers 2h00 je sens un peu mes pieds (je crois que mes pieds étaient jaloux des illuminations, et se sont mis a faire des ampoules.) je résiste, je roule, et les mets de coté. Je reste à une allure stable, mais je dois me rendre a l’évidence... il faut que je m’arrête pour mettre des pansements...

Dany me donne un coup de main, je change l’elasto, je perce bien les ampoules, comme ça, elles couleront, dans les pansements, et gonflerons moins. On fait les pansements, et je repars... j’évite de marcher, et cours doucement... mais la douleur et là... j’essaye de l’oublier, les copines me téléphonent pour me changer les idées (MERCI, mission accomplie)... je roule, je retourne changer de chaussures, pour retrouver un pseudo-confort, que je ne retrouverais que vers 9h00 du matin, quand je pourrais enfin mettre mes pieds dans mes vielles NB, que kiki m’a ramenées. En attendant... je dois tourner, avec mes pieds et leurs illuminations.

6H00 de plus....

Ça fait 12h que je tourne, et j’accuse un certain retard sur mon tableau de passage. Et mes arrêts pansements, n’ont rien arrangé au chrono.... et le lever du jour me panique un peu, car je sais que c’est là que je vais avoir mon coup de barre....

PINK, ANNIE LENNOX, METALLICA, et quelques autres, me font oublier le et mes ampoules. Le jour se lève. Le tel m’annonce, que je ne vais pas tarder a avoir de la compagnie, mais en attendant, j’en profite pour casser les oreilles et me changer les idées, en téléphonant à quelques copains, questions de ne plus parler de cours à pieds.

Vers 9heures, de nouveaux visages arrivent, ça fait du bien : Kiki a mes chaussures (c’est le pied - je sais facile, le jeu de mots.) Patrice, Romane et Solène (les petites font un tour avec Steph) Christophe, Willi, Christelle, Christine, Franki, les enfants.

Gérard qui arrive avant pour faire quelques tours avec moi, avant de faire son 6heures. Vincent, qui malgré de sérieux problèmes de chevilles va courir 50 kms pour la bonne cause ! Mon petit homme vient aussi me faire un petit coucou, avec ma fille, ça fait du bien de les voir....

Mais les choses sérieuses commence vers 11h00... en effet Jack (mon coach) me dit que je ne dois plus trainer... que je dois tenir une allure régulière... et que si je tiens, je suis au dessus des 200 kms... et là, bien sur, plus de téléphone, il mène la cadence.

6 de +l : es pieds toujours en enfer...

Midi, et depuis 11heures, Jack ne me lâche pas, au rythme de 10 km/h, il me sert de lièvre (je sais ça peut paraitre une allure ridicule, mais après 18h de course, ce n’est pas évident, du moins pour moi). Il me précède, fait préparer mes boissons, et tout se que je veux éventuellement manger...

Je rentre dans ma bulle, car mes pieds me font souffrir, et mes cuisses commencent à durcir... mais je tiens, je fais le vide...Nono, ses filles et Bertrand, arrivent enfin ! Ma petite robotte prend le relais, mais Jack, lui ordonne de me tenir a cette allure, ce qu’elle fait. Le temps passe, Bertrand prend le relais... "Sais tu que tu es la seule sur le 24h00 qui court encore ?"

Là, soudain une petite idée commence a faire son chemin dans mon esprit... C’est vrai qu’au début de la course, je savais, que quelque soit le kilométrage réalisé, je gagnerais en féminine. Donc, je voulais tenter malgré tous, de rentrer dans les 3 premiers. Mais là, j’avais peut-être l’occasion de gagner simplement le 24h00......

Finalement mon départ prudent, m’a permis de faire une course en négatif-split et de revenir sur les autres participants, qui se sont confrontés "au mur".

Vers 16h30 Petitjean arrive avec Mimi, et une amie, ils m’accompagneront jusqu’à la fin.

Mon rythme a baissé car les problèmes digestifs on fait leurs apparitions. Impossible de manger quoique se soit... (Vous savez, cette sensation de gueule de bois, après une bonne bringue, et qui a la moindre odeur d’alcool, vous remet la tête dans le toilette ?) Et bien c’était la même, sauf que pour une fois, je navais même pas bu une goutte... ce n’est vraiment pas juste !

Je roule, l’eau gazeuse, c’est la seule chose qui passe... Petit à petit, je retrouve en tête, et je dépasse ma marque de l’année dernière. 184,600. mais je ne veux pas m’arrêter la, je peux aller chercher les 188 de René. Bientôt chose faite, je résiste, 190. Voire même, les 200, mais mon estomac n’étant pas d’accord, je dois me contenter, de 195,227 kms

J’aurais pu faire mieux. Ce sera pour la prochaine.... car dès que l’on a mis un pied en Circadie, on et littéralement happée.

Merci a tous : ceux qui sont venus, ceux qui m’ont soutenue via le téléphone et ceux à qui j’ai cassée les pieds pour me changer les idées.

A tous les bénévoles, qui se sont gelés pour nous permettre de courir dans les meilleurs conditions, à mon petit diable, a mes "parents d’adoptions", à toi Jack, a qui je dois beaucoup...

Et surtout a ceux qui me supporte 24h/24h ma famille.

Un grand bravo aux autres participants pour leur courage et leur gentillesse !

Merci à tous : ma victoire et un peu la votre !