Bonjour et merci à tous pour votre soutien et vos encouragements !

Le but de cette aventure était surtout de me faire plaisir et de rattraper les points pour l’UTMB, ne pas rester sur les regrets du mois d’Août dernier à Chamonix. Contrairement à Cathy, j’ai pu profiter du stand d’exposition et je me suis bien reposé avant le départ. Malheureusement on n’a pas eu l’occasion de se croiser.

Ça m’a fait un drôle d’effet de prendre le départ d’un ultra tout seul, et je n’ai cessé de penser à mes compères d’aventure. Finalement je me suis rassuré en étant sûr qu’au moins, je n’adopterais pas un faux rythme. Félicitation à Cathy pour sa ténacité. Elle fait un descriptif implacable des méandres du parcours que je partage totalement.

Ainsi pour tout résumer, j’ai pris du plaisir jusqu’à La roque st marguerite (70km) avant la grosse côte qui mène à pierrefiche. Je planais dans ma bulle et je ne me suis jamais senti aussi bien. Mentalement j’étais au Top. Ma gestion alimentaire était bonne. Je me dis enfin que j’ai trouvé le truc que j’ai tant recherché pour éviter mes problèmes digestifs. Fabuleux ! : tel que c’est parti je vais faire dans les 17H. je suis confiant. Mais c’est sans compter avec des aléas et autres imprévus "du long". Il faut toujours rester très modeste me disait Chacha. Jamais pronostiquer !

A La roque st marguerite ( ravito en eau au robinet), j’ai ingurgité pas mal de cette potion froide et mon cauchemar à commencer. Ensuite plus aucun moyen d’avaler quoi que ce soit, tout ressortait. Je vous laisserai imaginer la suite...

Défaillance complète sur 20 km jusqu’à Massebiau (au 90ème). Je ne me suis pas laissé le choix, J’ai dû aller puiser dans toutes mes ressources. J’étais à 2 ou 3 km/h dans les montées avec des petits arrêts pour ne pas complètement enrayer la machine. "Mon Dieu mais qu’est ce que je fais là ? je m’interroge comme toi cathy !" je me suis posé dix fois la question et je n’ai qu’une idée en tête "ma potion magique : le coca" au prochain ravito. En trottinant je fais quelques relances sur les portions plates et descentes par sursaut d’orgueil ( j’en avais marre de me faire doubler par tous les V3). A ce moment je pensais à SEB et JJ, me disant qu’ils ont bien eu raison de ne pas me suivre dans ce périple.

Enfin le temps s’est égrené, et la nuit glaciale est tombée. C’est un miracle !!! je suis déjà à Massebiau, il ne m’en reste plus que 10 km. Je prends 20mn de repos, le temps de siroter très lentement mon coca, avec un sentiment partagé entre dégoût et excitation. Je me dis que ce sera mon dernier ultra, car physiquement je suis éprouvé. On connait ce sentiment qui nous traverse dans ces moments là , je sais que ça vous parle.

Après cette courte pause, le moral est revenu comme quoi...comme je l’ai dit à Greg avant la DDF "ça finit toujours par repartir ". J’arpente calmement cette dernière montée (400 m dén + sur 1km800) pour me retrouver à LA CADE ( au 93 km) avant d’entamer la descente sur Millau sur " le sentier de la savonnette" hyper technique et à la limite dangereux avec les effets de la fatigue cumulée. Mon genou un peu défaillant m’a rappelé à l’ordre et j’ai calmé mon ardeur. Heureusement, j’avais les bâtons.

Et ohhh !! Ne vous méprenez pas, je suis prêt à repartir .