Je tenais à vous conter ma "petite" aventure, sur une île merveilleuse, qu’est l’île de la Réunion.
Ma participation au Trail de la Mascareignes est une idée un peu folle qui a fait son petit bonhomme chemin depuis quelques temps, déjà. Merci à Lionel et Tonton de m’y avoir encouragée.

Après de nombreuses périodes de doutes, et Dieu sait qu’il y en a eu, même si je ne suis pas du genre à me plaindre et trop le verbaliser, me voilà enfin sur la ligne de départ, à Grand Îlet, avec mes 5 compères.

Le directeur de course nous fait un briefing très rapide sur la course nous signifiant que c’est loin d’être une course facile. Ah bon ??? La pression monte d’un cran supplémentaire. Le coup d’envoi est donné à 3 heures précises, et, me voilà, lancée sur les chemins de la Réunion où mon objectif premier est de passer les barrières horaires et de venir à bout de cette belle aventure, juste pour mes filles restées en métropole à des milliers de km et aussi pour mon mari, que j’admire pour son courage et sa détermination, qui lui est déjà en course depuis 5 heures.

Au bout d’1/2 heure de course qui se voulait roulante, enfin presque, me voilà coincée dans un entonnoir où je dois attendre 25 minutes pendant que le chrono tourne et que la pression monte encore un peu. Grrr !!! Puis je peux enfin reprendre ma course afin d’atteindre la plaine des merles avant 6 heures.

Première mission réussie, j’y suis à 5h50 donc j’ai seulement 10 minutes d’avance sur la barrière horaire. Je ne traine pas au ravitaillement mais je garde en mémoire les conseils de nutrition de Cathy et de Chacha, je mange donc toutes les heures un peu.

A la levée du jour, quel bonheur d’entendre les oiseaux et de pouvoir un peu admirer le paysage. Les yeux commencent à piquer avec le manque de sommeil mais ça ne dure pas. Deuxième barrière horaire franchie avec 15 minutes d’avance, c’est vraiment peu mais je reste concentrée sur mon unique objectif, finir. J’apprends au pointage du Sentier Scout, que les barrières sont rallongées de 15 minutes car les coureurs râlent, certains sont en colère tandis que moi, je garde mon énergie pour la course. S’ensuit la descente vers Aurere dans le cirque de Mafate et lorsque j’arrive, quel bonheur de voir un paysage aussi beau. J’en prends plein les yeux, un véritable décor de carte postale, mais pas de temps pour un arrêt photo. Quel dommage !!!

J’en profite pour m’arrêter très brièvement au ravitaillement afin de manger une soupe. Allez, il ne faut pas que je traine car la prochaine barrière est 9h45 à Deux Bras. Le terrain est technique avec des marches très irrégulières , des racines et j’arrive à Deux Bras à 9h46. Et bien, heureusement pour moi que la barrière a été rallongée sinon mon aventure aurait été stoppée là. Quel dommage.

Là, je sais qu’un dénivelé important m’attend, 702 m de dénivelé pour 4 km donc j’adopte un rythme, certes pas très rapide, mais régulier, sans m’arrêter et sans cesser de penser à mes filles, qui doivent me suivre via les SMS, puis aux copains et à LA copine qui sont sur le Grand Raid. Je me dis, que moi, je n’ai pas le droit de me plaindre, à côté de ce qu’ils sont en train de réaliser. A ce moment là, mon prochain objectif c’est 44 km, la Possession, ou m’attend Magali, mon amie, qui terminera la course avec moi et qui me donnera des nouvelles de la team.

J’atteins la Possession en 11h40 et quelle a été ma joie de te voir Magali (j’ai encore ton image dans ma tête). Ma 1ère question fut comment vont nos fous et notre folle et là je pouvais, enfin, un peu discuter avec elle car presque 12h sans parler ou vraiment très peu, c’est difficile. En effet, au vu du terrain très accidenté et le besoin d’une concentration optimale, il me paraissait compliqué voire dangereux de discuter. Enfin, moi, j’ai récupéré ma copine et ça y est, nous voilà parties pour les derniers km. Direction le chemin des Anglais et là, toutes les paroles de tonton Michel me reviennent.

Ils sont vraiment dingues, ces anglais ! Sur ce chemin, nous retrouvons des coureurs mal en point, en train de vomir ou encore avec des crampes. Il y fait chaud mais nous arrivons au sommet sans trop de mal. Maintenant c’est la descente sur la Grande Chaloupe avec toujours un chemins avec des pavés. Puis montée au Colorado où Magali me coache afin d’éviter que je passe mon énergie à râler et j’y arrive à 19h05, presque une heure d’avance. Ça sent bon l’écurie, enfin je le croyais.

A ce moment là, et seulement à ce moment là, je sais que je la terminerai cette course car il me reste 4,5 km de descente et je suis plus à l’aise en descente, ça aussi je le croyais. C’est parti pour une descente de folie où je suis obligée de me tenir aux branches, aux racines... J’aperçois au loin St Denis et me dit que l’arrivée est proche mais non, nous montons, nous descendons à plusieurs reprises . Au bout d’un long moment, après une descente qui nous paraît interminable, nous voilà enfin sur le bitume et sommes à quelques mètres de l’arrivée et du stade de la Redoute surnommé le stade de la délivrance. Les spectateurs sont là ainsi qu’une partie de la team Rougail Saucisse et Michel et Vanessa (des amis installés ici depuis 10 ans)qui m’ont fait la surprise d’être là.

Quelle joie de franchir cette ligne d’arrivée, en plus, avec Magali et je savoure ce moment tant attendu. Mon chrono est de 17h43 et je suis satisfaite car malgré quelques ampoules aux pieds et une douleur au genou, je suis venue à bout de cette merveilleuse aventure. Que ce fut beau !!! Quel beau moment de partage, d’émotion, j’ai vécu et c’est pourquoi j’ai encore du mal à réaliser ce que je viens d’accomplir. C’est des étincelles pleins les yeux que je viens d’essayer de retracer un petit bout de mon aventure. Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont cru en moi, qui m’ont encouragée, qui m’ont soutenue, suivi car si je suis arrivée au bout, c’est aussi grâce à vous. Mention spéciale pour ma copine Magali, mon coach, qui ne m’a pas lâchée et à mes filles Justine et Amélie qui m’ont toujours soutenue et encouragée.

C’est sur, le grand Raid, j’y retournerai, pour une autre course, qui sait ?

Désolée, j’ai essayé de faire bref, mais, je n’y suis pas arrivée. Christelle